Le cri silencieux de l'océan

Si vous vous êtes déjà retrouvé au bord de l'océan par un matin calme, vous pourriez penser qu'il est éternel, inébranlable – que ce géant bleu est là depuis la nuit des temps et qu'il nous survivra à tous. Mais que diriez-vous si je vous disais que l'océan hurle… silencieusement ? Et que ce hurlement s'amplifie chaque année, mais que la plupart d'entre nous ne l'entendent pas ?

En réalité, l'océan, véritable poumon de notre planète, suffoque. La moitié de l'oxygène que nous respirons provient du phytoplancton, ces minuscules plantes marines qui dérivent dans l'eau. Mais le réchauffement des mers, la pollution et l'acidification les tuent. Imaginez : vous êtes à une fête d'anniversaire, mais quelqu'un évacue lentement l'air de la pièce. Vous pouvez encore respirer – pour l'instant – mais c'est de plus en plus difficile. C'est notre planète.

Un conte des Maldives

J'ai rencontré un jour un pêcheur aux Maldives, un vieil homme aux mains rugueuses comme du corail. Il m'a raconté comment son père lui avait appris à lire l'océan : « Les poissons vous diront quand la mer est saine », disait-il. Mais maintenant ? Les poissons ont disparu. Les récifs autrefois éclatants de couleurs sont devenus d'un blanc fantomatique. Il rit amèrement et dit : « Les touristes prennent encore des photos… mais ils ne savent pas qu'ils photographient un cimetière. »

L'invasion du plastique

Chaque minute, l'équivalent d' un camion-poubelle rempli de plastique finit dans nos mers. Une partie s'échoue sur les côtes, une autre coule dans les profondeurs, et une autre encore se décompose en microplastiques invisibles. Une étude a révélé que nous consommons désormais chaque semaine l'équivalent d'une carte de crédit en plastique, que ce soit dans l'eau, la nourriture ou même l'air que nous respirons.
Alors oui, félicitations, vous êtes peut-être en partie en plastique maintenant.

Quand les baleines s'échouent sur le rivage

En 2019, une baleine morte s'est échouée aux Philippines avec 40 kilos de plastique dans l'estomac . Sacs plastique, corde, sacs de courses et même des tongs. La baleine était morte de faim, l'estomac plein mais le corps vide.

Des solutions qui flottent

• Interdire les plastiques à usage unique — Des pays comme le Rwanda et le Kenya ont prouvé que cela fonctionne.

• Technologie de nettoyage des océans — Des projets comme The Ocean Cleanup construisent des barrières flottantes pour collecter le plastique avant qu'il n'atteigne la mer.

• Aires marines protégées — Des études montrent que la fermeture de petites parties de l’océan permet aux populations de poissons et aux récifs coralliens de se rétablir de manière spectaculaire.

• Choix conscients des consommateurs — Soutenir les produits avec zéro ou un minimum d’emballage en plastique.

Si le cri silencieux de l’océan se transforme en silence, ce ne sont pas seulement les baleines et les récifs coralliens que nous perdrons, mais nous aussi.